Une question trop souvent éludée, considérée comme hors sujet ou abordée comme si elle n’était pas de notre ressort et que donc on n’y pouvait rien.
Or, elle est centrale :
Depuis 100 ans on nous bassine avec un pays de 10452 km2 . Sauf que ces 10452 km2 n’existent que dans les manuels d’Histoire des classes primaires et récemment sur les pancartes en carton fait maison des “thouar”.
Quant aux écoliers syriens , on leur fait bien comprendre ,dès la maternelle ,que le Liban est un terre syrienne. Point.
Conséquence directe, les partis pro syriens trouvent tout à fait naturel de venir en aide au régime syrien victime d’un embargo international. C’est la province qui vole au secours de la capitale.
Des rumeurs récentes font état de l’acquisition de plusieurs centaines de biens fonciers aux frontières syro-libanaises où sont installées des communautés chiites syriennes et libanaises ayant pour mission, de part leurs similitudes socio-culturelles, de rendre, avec le temps et les mariages mixtes, toute frontière obsolète.
Un pays qui n’a pas de frontières n’est pas un pays mais un espace libre, une terre laissée à tout vent.
Ce Liban, idéalisé, ressemble à une jolie maison inachevée ,laissée sans portes , sans fenêtres et sans toiture.
Avant d’acheter les meubles, de choisir la couleur des rideaux et le miroir de la salle de bain il faudrait penser aux portes, aux fenêtres et à un toit étanche. Un cheminement inverse serait stérile: un nouveau canapé ne fera pas barrage à l’eau qui se déversera dans la maison aux premiers orages.
Sans des frontières extérieures, le peuple se refugiera toujours dans des frontières intérieures ( communautés religieuses ou autres) et un Etat Nation ne pourra jamais voir le jour puisque la sécurité psychologique des individus continuera d’être assurée, en premier, par sa “tribu”.
Donnez-nous d’abord une terre délimitée et protégée par des frontières. Nous discuterons ensuite des aménagements intérieurs possibles.
Le 21/6/2021