Le Liban souffre d’un véritable cancer qui le ronge depuis des décennies. Il s’est installé alors que tout allait mal, et petit à petit, s’est mis à croître, en attendant le bon moment pour imploser.
Avant de se déclarer officiellement, il diffusa des virus pour nous détourner de lui.
Et si en 2006 et en 2008, il nous a donné un exemple de son pouvoir destructeur, ce n’est que récemment que nous avions pris conscience de son ampleur, plus exactement après que son fusible présidentiel ait pris ses quartiers à Baabda.
Tout le monde s’acharne contre le président, alors qu’avec du recul, il n’est que le pion du véritable mal qui nous frappe, ce mal à l’origine des guerres qui ne sont pas les nôtres, qui veut faire de nous la Téhéran de la Méditerranée, qui a détruit toutes nos relations avec les pays du Golfe à coup de captagon ou de menaces à peine voilées, qui lança des guerres dans des pays avec lesquels nous n’avons aucun lien, qui utilise Beyrouth comme cache pour son arsenal, ou qui veut se tourner vers l’Est, detruisant ce qui faisait du Liban une jonction entre l’Orient et l’Occident.
La contrebande d’essence et de produits subventionnés est légitime, vu qu’elle finance l’axe du non alignement. Qard el hassan opérant en marge de toutes les lois est permis et inattaquable judiciairement, étant la banque de la résistance; en parlant du judiciaire, il est défendu de présenter une action ou dénonciation ou accusation contre eux sous peine de passage à tabac, emprisonnement pour diffamation, voire exécution sur une autoroute…
Le Hezbollah est une plaie qui a réussi à planter un préjugé dans l’inconscient populaire, que quiconque qui s’attaquerait à lui, s’attaque aux chiites. Non, le Hezbollah n’est pas le chiisme! Le chiisme c’est la sagesse de l’Imam Moussa Sadr et non la haine de Hassan Nasrallah.
Je ne veux pas subir les foudres des puissances occidentales à cause de cette milice qui se prévaut officiellement d’être elle-même le valet des iraniens au Liban!
Je ne veux pas sombrer dans l’obscurantisme, souffrir de malnutrition, subir une faillite, à cause de l’obédience des trois présidents (république, conseil et chambre) à cette araignée qui tisse sa toile sur tout le pays en toute impunité!
Un cancer ne se traite pas avec du paracétamol, mais par une chimiothérapie, même si cela endommagera d’autres organes du corps. Et si un membre est durement touché, l’ablation est la seule issue envisageable pour éviter la métastase.
Jawad Pakradouni
Crédit photo: courrier international