Pas de réformes possibles sans liberté

Ce n’est pas une « Manzoumeh » c’est une occupation étrangère
Ce n’est pas une opposition politique, c’est une résistance.

Deux ans après le début de la révolution et nous tournons en rond, l’occupation a su infiltrer les groupes de la thawra et a su dévier l’objectif, d’un combat pour la souveraineté qui est le principe fondamental d’une liberté, à un combat fictif contre une corruption qui n’est en grande partie que le résultat de l’occupation et qui ne sert en grande partie que ses objectifs « divins ».


L’objectif a été dévié d’un combat contre une occupation iranienne étrangère qui nécessite une intervention internationale, à un problème interne de corruption qui ne le nécessite certainement pas.


Dans la jungle dans laquelle nous sommes, c’est le plus fort, celui qui possède les armes, le Lion, qui tue la bête et dévore la plus grande part. Viennent après les vautours se servir de la carcasse. Chasser un vautour ne sauvera pas la bête. N’imaginez pas une seconde que le plus fort va laisser la grande part à quelqu’un d’autre.
Toutes les études sur la corruption surtout au niveau de l’Etat, démontrent une grande corrélation entre la notion de liberté et la perception de corruption, les Etats les plus corrompus sont ceux où la notion de liberté est la plus faible.
Plus nous sommes libres, moins nous serons corrompus.
Que ceux qui veulent vraiment combattre la corruption, commencent par se battre pour la liberté, car le chemin de «la reforme et du changement » sans souveraineté et liberté nous l’avons déjà pris avec Aoun, et voici le résultat !


Il est naïf celui qui pense que justice peut être faite sous une occupation. En Pologne, quelques juifs manifestaient au début contre les arrestations nazies et quelques années plus tard ils se sont tous retrouvés dans un camp de concentration.

La justice nous l’avions bien expérimentée dans l’assassinat de Rafic Hariri.


Nous ne pouvons plus nous cacher, ça fait deux ans que nous perdons une énergie énorme à poursuivre mille revendications, scander mille insultes ou faux slogans et aller manifester devant les maisons de cent responsables secondaires.
Les responsables ne démissionneront pas, l’occupation les tient, par la menace des armes pointées sur eux et leurs proches et par des centaines de dossiers, ce ne sont pas les quelques tomates jetées ou insultes ou même des sanctions qui vont faire le poids.
Le General de Gaulle n’a pas demandé à Pétain de démissionner et encore moins de faire des réformes ou de faire des enquêtes ou appliquer la loi ou la constitution ! Il a demande au peuple français de se soulever contre l’occupation et a fait un appel au monde libre pour venir à l’aide de la France. Pétain n’est pas tombé avant la défaite de l’occupation.
Nous passons le mauvais message à l’étranger. Certes les responsables internationaux comprennent nos problèmes mais ont leurs propres intérêts, et hésitent à venir à notre aide avant de voir une réelle volonté de notre part de se libérer et une maturité politique.

Le seul moyen de les faire bouger consiste à mobiliser l’opinion publique internationale comme en 2005 et passer un seul message comme en 2005 : « l’occupation dehors ».
Jusqu’à aujourd’hui les médias parlent de corruption et de problèmes internes de lois électorales ou constitution, et c’est justement un prétexte et une diversion qui empêche toute intervention internationale car ce sont des problèmes internes. L’intervention internationale ne peut être justifiée que par un problème externe d’occupation.
L’occupation ne craint qu’une seule chose, un rassemblement identique à 2005 pour la liberté et rien que pour ça. Elle a su dévier la révolution vers mille revendications rendant tout consensus impossible et a su cacher le vrai problème de l’occupation étrangère nécessitant une intervention internationale, derrière un problème interne de corruption qui en découle, mais qui ne justifie pas une intervention internationale.
Nous sommes sous occupation et nous sommes encore en mode résistance pour reconquérir notre liberté.
La résistance n’a qu’un seul objectif, la libération, et de ce fait rassemble. Contrairement à l’opposition politique qui a de multiples projets et de ce fait divise.
Nous ne sommes pas libres pour débattre les reformes et proposer des projets politiques.
Si nous voulons avancer il faut refaire 2005, la seule expérience réussie de notre histoire récente. Il faut accueillir tous ceux qui sont prêts à manifester pour la souveraineté uniquement et rien d’autre. Il faut chasser les faux qui balancent mille autres revendications, ou des centaines d’insultes envers d’autres résistants, rien que pour diviser ou pour poursuivre des intérêts personnels.
En 2005, bien que nous boycottions les élections et les lois électorales syriennes, nous n’avions pas demande des changements de lois ou des démissions, les changements de lois ont eu lieu automatiquement après le départ des Syriens. Nous n’avions pas insulté ceux qui étaient prêts à rejoindre nos rangs ni leurs symboles et leaders, même si quelques années auparavant ils collaboraient avec les Syriens.
En 2005 nous avions pu créer ce moment CNN que tous les media du monde ont transmis et qui a bougé l’opinion publique internationale et a mis une pression énorme sur les gouvernements du monde libre pour agir. Le message était unique, clair et précis : « nous voulons notre souveraineté ».


Malheureusement nous sommes encore loin de la maturité et de l’esprit de 2005.

Elie Hayek

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