Ce qui aurait dû choquer le plus les Libanais ces deux dernières semaines ce ne sont pas les mini-guerres aux stations d’essence entre chiites octane 98 ou chrétiens octane 95, ou bien les dépôts découverts comme par miracle par un ministre de la santé au haut de sa forme sous le haut-de-forme version turban de H. Kezbollah, ou encore le retour à l’âge de pierre de la civilisation libanaise prise sous l’enclume des Aounistes et le marteau piqueur du Kezbollah, ou encore le monstrueux marché noir de tous les produits subventionnés, ou encore l’injustice de la justice aouniste, ou encore les menaces non voilées contre Tarek Bitar par le représentant de la justice des Pasdaran au Liban, H. Nitrallah, ou encore une milice terroriste se transformant en compagnie d’importation d’hydrocarbures sans en référer à personne car le pays lui appartient, ou encore la mascarade des Premiers ministres qui défilent devant monsieur Zombie qui ne veut pas de tiers de blocage tout en l’exigeant…..etc…..
Non. Ce qui devait le plus nous choquer et nous révolter, c’est la chose suivante :
Vous avez tous écouté dans l’émission « Soukal Mouhrej » de Tony Khalifé la réponse de Habib Fayad, un des fanatiques du Hezb et de la main-mise iranienne sur le Liban, affirmant qu’il préférait la milice de la résistance islamique chiite à l’armée officielle libanaise car la milice seule peut protéger le Liban de l’ennemi extérieur alors que l’armée libanaise est faite pour s’occuper de l’ordre intérieur.
Exactement sa réponse ! Je n’ai rien inventé.
D’après cet ignoble personnage au service des mollahs, l’armée est vouée à jouer le rôle de gendarme.
Le chef suprême de l’armée libanaise, le locataire de Baabda, en fin de contrat de location, ne serait donc que le chef suprême de la gendarmerie.
La milice chiite annonce la couleur une fois de plus, cette fois par la bouche du second couteau Habib Fayad, sa conception de la Patrie, de la Nation, de l’unité d’un peuple : soumission totale à la milice iranienne des Pasdaran libanais.
On peut dire aujourd’hui que le fameux triptyque « Patrie, Armée, Résistance » auquel avaient adhéré plusieurs formations naïves ou imprudentes de l’ancien 14 Mars, a été transformé par H. Kezbo en un nouveau tryptique : « Iran, Province du Liban, Résistance islamique chiite ».
Les responsables du parti iranien n’ont plus aucune pudeur politique car ils se considèrent en territoire conquis, de Bint Jbeil à Tripoli en passant Nakoura et Jbeil.
Tout leur appartient, peuple et terres.
Comment une milice de quinze à vingt mille tueurs lobotomisés peut-elle dominer et écraser un peuple de plusieurs millions de contestataires qui refusent leur domination ?
C’est impossible et il faudra que nous leur montrions qu’ils nous ont sous-estimés.
Il faudra que nous leur montrions que notre désir de construire un Liban unique a ses limites, et que si toutes les communautés ou tous les groupes sociaux ou bien plus simplement si tout le peuple libanais n’est pas à la même enseigne, alors nous n’accepterons jamais de vivre sous la dictature d’une communauté, qu’elle soit chiito-iranienne ou maronito-dhimmienne ou autre.
Nous avons été patients.
Mais nous ne serons pas soumis.
Chaque chose en son temps.
La démocratie et les luttes électorales, c’est très bien, mais pas au prix de notre liberté et de notre indépendance.
Ce pays sera soit à tous soit il sera partagé, sous une forme ou une autre.
Il ne peut appartenir à une communauté ou un groupe contre toutes ou tous les autres.
Si les élections sont reportées, comme certains indicateurs le montrent actuellement, nous serons amenés à réévaluer la situation car le pacifisme deviendrait alors de la traîtrise au même titre que le fait de se soumettre à Bachar ou à Khamenei.
La résistance patriotique à la dictature chiite iranienne doit commencer pacifiquement mais ne peut être écrasée militairement.
Ce sera soit les élections démocratiques sous surveillance sérieuse (car le Kezb et les Aounistes vont chercher à trafiquer certainement quelques urnes comme ils l’ont déjà fait en 2018), soit nous prendrons notre avenir en main et déciderons seuls ce qui est bien pour nous, les souverainistes, les indépendantistes, les patriotes, les Libanais quoi.
Issal Saleh