“Les gens ne plaisantent qu’à propos de ce qu’il y a de plus sérieux” Dundes.
On pense à tort que lorsque les choses deviennent trop graves il faut à tout prix s’empêcher de rire. Ainsi on essaye de ne pas éclater de rire à des funérailles mais je défie celle ou celui qui n’a pas connu cet irrépressible envie de rire justement au moment crucial, le plus sérieux.
L’humour, différent du rire comique et franc, est plus discret,déride gentiment le visage et l’esprit. Freud en parle dans un petit texte en 1927 . Il fait remarquer que dans l’humour il y a “quelque chose de grandiose, d’exaltant “. Il donne l’ exemple du condamné à mort qui, se rendant à la potence, dit “eh bien, la semaine commence bien “.
Dans l’humour, le surmoi ( comparable au parent qui est en nous) permet de signaler au “moi” la futilité de ses préoccupations ou de ses inquiétudes : “Il veut dire : “regarde, le voilà donc le monde qui a l’air si dangereux. Un jeu d’enfant, tout juste bon à ce qu’on en plaisante “. Freud.
L’humour vient donc protéger cette instance en nous qui souffre, lui fait prendre de la hauteur, de la distance. Il a un rôle consolateur. C’est pourquoi il est considéré comme parmi les meilleurs mécanismes de défense. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut tout prendre avec de l’humour ni rire de tout. L’excès devient désagréable et surtout signe d’un perturbation intérieure.
Mais,une petite dilution rend la vie supportable . C’est même vivement recommandé.
Par exemple, écouter les mensonges et les âneries proférées fièrement par certains ténors de la scène politique sans aucune dilution ,c’est la dépression assurée. Leur malveillance, perversité 24/7 viendrait à bout des plus résilients. L’humour est un des moyens dont nous disposons ( y en a d’autres bien sûr) pour faire face à la réalité.
Et puis, n’oublions pas que l’humour peut-être une arme redoutable. Il peut déconstruire l’autre en une phrase, ou en quelques mots.
Remember le Héla hela ho?