Flop au Palais Bustros

Si le nombre de messages que j’ai reçus ce matin équivalait au nombre de participants à la manifestation devant le ministère des affaires étrangères, Beyrouth aurait connu un raz-de-marée humain!

A mon arrivée à destination, il n’y avait que trois douzaines de personnes au plus, alors que j’avais reçu plus de cent appels à manifester sur WhatsApp….

Face à cette foule, le ministre iranien a dû sûrement rebrousser chemin et Hassan a bouclé bagages et armes, s’exilant vers la Syrie.

Il est désormais clair que nous sommes très forts en e-rébellion (derrière un écran tactile). Il aurait mieux fallu se cantonner aux manifestations électroniques et virtuelles qu’au spectacle navrant de cet après-midi.

Sarcasmes mis à part, il serait bon de se remettre en question: tous ces petits attroupements disparates, sans aucune structure ou leadership, sont nécessairement voués à l’échec, et ne font que renforcer ceux que nous considérons comme adversaires.

D’aucuns me diront qu’ils faut se battre pour atteindre un but; se battre d’accord, mais non pas en se dispersant et en gaspillant notre énergie, elle-même usée par les différents soucis et problèmes du quotidien.

Une manifestation doit être organisée et structurée.

Une manifestation doit porter des revendications et non des slogans.

Une manifestation ne doit pas être ponctuelle et ponctuée.

D’ailleurs, ne vous en déplaise, nous avons dépassé le stade des manifestations ou des pseudos révolutions. Nous sommes à présent en phase de résistance permanente.

La résistance peut prendre de multiples facettes; si structurée et organisée, elle atteindra plus rapidement ses buts que ces appels à manifester hebdomadaires, appels qui apparemment tombent constamment dans l’oreille d’un sourd.

Jawad Pakradouni

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