Les idéologies cloisonnées et toujours rigides commencent toujours avec beaucoup de fanfare et connaissent la réussite illusoire des débuts.
Le vingtième siècle a connu l’émergence de quatre idéologies principales destructrices et plusieurs autres idéologies régionales et secondaires.
Le Fascisme et le Nazisme ont laissé de profondes cicatrices dans l’histoire de l’humanité mais finirent par disparaître, vaincues par le pragmatisme des régimes évolutifs non idéologiques.
La forteresse du marxisme pur et dur, l’URSS et ses comparses européens embrigadés par la force et contre leur gré, s’est écroulé comme un château de cartes. La Chine a su remodeler opportunément l’idéologie marxiste et maoïste en un régime autoritaire, méritocratique, pragmatique avantageant l’économie de marché. Cuba cède gentiment devant les réalités d’un monde libre des menottes idéologiques.
Reste la Corée du Nord qui n’est mue par aucune idéologie mais uniquement par la survie d’un régime ou une pseudo monarchie brutale et sanguinaire.
Dans un Proche-Orient tourmenté, le Ba’ath, le PSNS ou le panarabisme furent des échecs irréfutables laissant encore des traces obscures.
L’idéologie Islamiste qui prône l’adoption des préceptes rigides du Coran comme seule loi (la Shari’a) et réfute les lois humaines, fut malmenée et rejetée par une écrasante majorité de Musulmans dans (presque) tous les pays à majorité musulmane, y inclus l’Arabie Saoudite qui s’est hissée durant la décennie passée comme un Royaume pragmatique, respectueux de la religion de ses concitoyens et toujours gardienne de la Mecque.
Deux seules exceptions à cette libération du dogme de l’islam: l’Iran ou la Mollahrchie qui prône la Wilayet El Fakih et les Talibans version 2, plus réalistes et pragmatiques que ceux de la version 1. Ces deux régimes ténébreux défendent encore une idéologie (pas une religion) destructrice.
L’histoire démontre sans exception aucune, que les intérêts des nations et des peuples finissent toujours par prévaloir sur les idéologies rigides grandiloquentes.
Malheureusement la route vers la mort ou la marginalisation d’une idéologie est pleine d’embûches et de malheurs. Les idéologies ne s’en vont pratiquement jamais tranquillement. Elles sèment malheurs et désastres avant de tirer leur révérence.
La Wilayet El Fakih toujours debout a prouvé son efficacité dans un seul domaine: semer la pagaille, le chaos, la misère et le malheur des peuples. Cette idéologie a pourtant 41 ans déjà. Elle a survécue plus longtemps que le Fascisme et le Nazisme mais moins longtemps que le Marxisme.
Son déclin est inéluctable. Elle a déjà perdu la bataille selon les critères de performance rationnels. Toutefois selon les critères irrationnels des illuminés de la Mollahrchie Iranienne, ils sont victorieux.
Or il est impossible de gagner quant on est dépourvu de:
1. Richesse (PIB)
2. Technologies
3. Industrie militaire autonome et probante
4. Déficience démographique
L’Iran piloté par un régime et idéologie moyenâgeux, ne peut prévaloir contre les pays Arabes du Golf, l’Egypte, Israel, la Jordanie sans parler des États Unis et le monde normal. C’est un pays sous sanctions dont le PIB par personne est 2 200 dollars US comparé à celui d’Israel et à celui des Émirats Arabes Unis (y Inclus les étrangers résidents) qui est de 43 000 dollar US (20 fois plus) ou celui de l’Egypte 3 500 dollars. Avec un retard significatif dans le secteur technologique et une industrie militaire ringarde et non crédible, l’Iran a déjà perdu la Guerre régionalement.
Sa stratégie jusqu’au-boutiste qui repose sur l’exportation de la « révolution islamique modèle Wilayet El Fakih, par l’intermédiaire de milices armées et financées par l’Iran n’est pas une stratégie viable à long-terme. L’Iraq déjà bipolaire dans sa relation avec l’Iran, est loin d’être considéré comme un territoire Iranien. Le Yémen est un désastre humanitaire créé par les Iraniens qui ont échoué à contrôler bab El mandéb, la porte du golfe de la mer rouge. À Bahreïn, dans l’Est de l’Arabie et au Koweït, les Iraniens échouèrent lamentablement. En Syrie, accourus à la rescousse du boucher de Damas et du dernier Baathist, ils se sont vus retirer le tapis persan de sous leurs pieds par les Russes qui sont désormais les maîtres du régime d’Assad ,sans parler des Turques et Américains toujours présents en force en Syrie.
Il semble que le Liban avec l’aide des Aounistes et du Tachnag, est la seule réussite « mitigée » de la Wilayet El Fakih. Réussite sur le plan de contrôle politique évidemment puisque sur le plan humain, le Liban se retrouve aujourd’hui avec un smic inférieur à celui de 1964 (57 ans plus tôt) et un PIB par habitant actualisé à la véritable valeur du dollar à 2500 dollars en 2020 , soit 20 fois inférieur que le PIB par habitant en Israël.
Il n’y a pas de doute quant à l’échec et la déconfiture de la Wilayet El Fakih à terme. Comme toutes les idéologies qui se veulent rigides et intraitables, elle finira par imploser ou s’écrouler. La question étant: combien de temps allons-nous encore subir dans la région en général, et au Liban en particulier ,les effets dévastateurs de cette idéologie de m——?
Il faudrait faire tout ce qui est nécessaire et possible afin de hâter au moins la chute de Wilayet El Fakih au Liban! Voilà où tous nos efforts politiques et intellectuels devraient se concentrer. Pratiquement il est nécessaire de réduire la représentation parlementaire de Hezb à la douzaine de sièges et amputer ce groupe terroriste de ses alliés, principalement les Aounistes et le Tachnag. L’objectif serait les deux tiers du parlement. S’il est atteint, Wilayet El Fakih s’écroulera au Liban ou devra avoir recours à la violence, ce qui signifierait aussi sa fin .
Roger Bejjani