La raison de l’assassin est-elle la meilleure? Roger Bejjani

La menace omniprésente de tuer et/ou de déstabiliser, voir envahir des régions entières a eu raison de la raison. L’assassin a réussi à créer l’ « absurde » et a excellé dans son établissement comme fait de toutes les heures, fait devenu même anodin.

L’assassin surfe sur une impunité acquise d’une part par la force de ses tueurs et d’autre part par la soumission graduelle de la conscience collective. Ce même assassin qui n’a que faire du système de la Justice Libanaise, trouve l’audace, l’arrogance et l’indécence pour user de ce même système, instrumentalisant certains de ses supposés gardiens (du système Judicaire) transformés en Particia Hearst, afin de soumettre plus, terroriser plus et oppresser encore.

Par quelle magie noire de l’ « absurde », un juge interpelle Fares Soueid en se basant sur une plainte ignoble faite par un commis de l’assassin ? Accuser Fares Soueid de susciter des passions sectaires aurait du tout au plus provoquer un éclat de rire de la part de n’importe quel juge sain d’esprit, une moue de dégoût et un classement immédiat de cette supercherie. Même une poursuite immédiate du plaignant pour diffamation.

Un homme politique, qui réclame la décision souveraine de l’Etat de droit, qui dénonce la prise en otage du pays et de l’Etat par l’assassin, qui prône le vivre ensemble, qui rassemble des souverainistes de toutes les sectes, qui demande inlassablement que le monopole des armes et de la violence soit restreint aux mains des forces armées officielles de l’Etat…est dénoncé par l’assassin comme une menace à la paix civile. L’assassin perdra cette bataille et Fares en sortira (en est déjà sorti) vainqueur et plus fort.

L’ « absurde » devient plus évident quand les forces politiques qui prônent la doctrine que défend Fares Soueid, qui est celle de l’idée du Liban ancrée dans le subconscient de la majorité écrasante des Libanais, s’abstient à recourir au même système de justice Libanais afin de poursuivre l’assassin pour des crimes évidents perpétrés depuis 2005. La liste des ces crimes, en excluant les assassinats politiques, est longue :

  1. Le vandalisme perpétré, les tueries et la soumission par la force des armes de Beyrouth le 7 Mai 2008. Cette journée fut revendiquée par l’assassin et fut affublée de « journée divine ».
  2. La protection déclarée et télévisée des tueurs suspectés de Rafic Hariri et mis en examens par le TSL. Protéger un suspect mis en examen est un crime.
  3. La protection du tueur de Rafic Hariri, désigné et condamné par le TSL.
  4. L’envoi de légions armées Libanaises sous la bannière de l’assassin en dehors du territoire Libanais et sans l’approbation de l’Etat est un crime punissable sous notre code pénal.
  5. La mise en péril des intérêts supérieurs du Liban qui va de paire avec la pollution des relations amicales et économiques entre le Liban et des pays traditionnellement amis, est un crime clairement défini sous notre code pénal.
  6. Les infractions multiples à nos lois financières (Kard el Hassan), le trafic déclaré de mazout à travers la frontière à l’insu des douanes sont des crimes clairs.

L’assassin manipule l’ « absurde » tandis que la passivité des souverainistes légitime l’ « absurde ».

Il est tout simplement aberrant de trainer Fares Soueid devant un juge tandis que l’assassin est protégé d’une part par sa capacité de nuisance et d’autre part par la passivité et l’effarement de ses adversaires. Comme Diogène je cherche l’homme ou la femme qui mettra le feu aux poudres juridiques sous les pieds de l’assassin. Peut-être devrais je le faire moi-même.

Ce n’est donc pas la loi du plus fort qui est toujours la meilleure mais c’est celle du plus faible en l’occurrence celle de l’assassin, qui prévaut.

Demain le 13 Décembre 2021 à partir de 9h du matin, tous avec Fares devant le palais de justice de Baabda.

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