Réflexions financières et politiques. Roger Bejjani

Nous entendons à gauche comme à droite des théoriciens pour la plupart ignares qui fustigent rétrospectivement la politique de stabilité monétaire adoptée par tous les gouvernements successifs pendant vingt huit ans et appliquée par la BDL.

Une politique monétaire qui a durée vingt huit années ne peut être en aucun cas du n’importe quoi. Sans analyser en profondeur la comparaison entre cette politique adoptée depuis 1993 jusqu’à fin 2019 avec succès et une politique libre hypothétique usant de la théorie Heinz, chose que je ferais dans un prochain article, je tiens à démontrer que la politique basée sur un cours stable de la Livre vis a vis du dollar américain et même la fonte monétaire qui s’en est suivie, a prouvée être bénéfique à tous les Libanais mais surtout à ceux au revenu limité, pendant vingt huit années.

Malheureusement l’irresponsabilité des pseudos-responsables politiques et économiques à la tête du pays ainsi que l’alignement du Liban malgré lui contre les amis traditionnels du pays, furent la cause directe de l’enrayement de la machine. Cette irresponsabilité peut être certainement imputée principalement à la terreur exercée par kezbollah mais aussi au manque d’imagination et de compétence des élus et certainement à un certain sentiment de quiétude d’enfants gâtés qui suggérait que le monde ne nous laissera jamais tomber.

Quoiqu’il en est, le reste des communistes dans le monde, c.à.d. les communistes Libanais et autres gauchisants ignorants devraient remercier tous les jours la BDL. Des dizaines de milliers de familles Libanaises au revenu limité réussissait à (a) acquérir un appartement, des voitures, des équipements de maisons etc… à des conditions chimériques, (b) certains bénéficièrent des prêts étudiants remboursables à long-terme, (c) de jeunes entrepreneurs épaulés par Kafalat ont créés des entreprises et des emplois…Le remboursement des ces programmes de financements en LBP stable même après le 17 Octobre 2019, auquel nous devons ajouter les factures de téléphone mobile et d’électricité devenus désuètes avec 1 dollar américain négocié à 26 000 LL en Décembre 2021, représenta pendant ces deux dernières années la plus grosse subvention indirecte dont bénéficièrent principalement les classes ouvrières, fonctionnaires et autres sections de la population au revenu limité.

Il est certain que la fonte de la monnaie nationale et le contrôle des capitaux, instauré par la BDL, pendant ces deux dernières années (2020/2021) a touché négativement les dépositaires, c.à.d. 5% de la population. Les riches, ennemis jurés de Charbel Nahas et confrères et consœurs, furent terrassés par l’effondrement du château de cartes financier. Tandis que 95% du peuple que défend Nahas et sa clique, n’ayant pas de dépôts substantiels n’ont pas perdus ce qu’ils n’avaient pas.

Toutefois, même les « riches » déposants ont vécus pendant des dizaines d’années, généreusement rémunérés par des taux d’intérêts quoique inferieurs à ceux offerts en Turquie ou en Egypte, avec opulence tout en accroissant leurs avoirs immobiliers et autres investissements.

Les riches furent les premières victimes directes de la fonte monétaire. Ceux aux revenus limités n’ont réellement senti la crise que deux années plus tard à la levée des subventions de l’Etat.

Le gouvernement Diab fut non seulement l’accélérateur de la crise monétaire mais aussi la personnification de groupe de la médiocrité gestionnaire. Le deuxième accélérateur fut sans aucun doute la stratégie Aouniste du blocage qui créa le vide gouvernemental pendant plus d’un an durant une période ou nous avions le plus besoin de quelqu’un de sensé derrière le gouvernail. Les effets néfastes de ces deux phénomènes destructeurs étant décuplés par l’ombre de kezbollah qui est devenu aux yeux de l’écrasante majorité des Libanais un poids et une « liability », un trafiquant qui a épuisé les programmes de subventions du trésor, une organisation considéré par les amis traditionnels du Liban au mieux comme un acteur subversif menaçant leurs intérêts nationaux et au pire comme une organisation terroriste.

Kezbollah et ses vassaux dont les Aounistes s’attellent à vouloir détruire ce qui reste comme institutions au Liban: a) le parlement en menaçant par des entourloupettes constitutionnelles la tenue d’élections législatives, (b) l’Armée considérée comme Américaine par la milice Iranienne au Liban, (c) le judiciaire qu’ils essaient d’apprivoiser entièrement usant de la menace et de la terreur, (d) le gouvernement en le bloquant, (e) la Présidence en menaçant le chantage et le boycott que nous avons enduré de 2014 à 2016, (f) la BDL et le secteur bancaire.

Ce sont ces mêmes institutions qui devraient se rebeller contre kezbollah et sauver le pays. Les hommes et femmes au sein de ces institutions ont le devoir de s’insurger contre la véritable menace et le cancer qui ronge le pays : kezbollah.

Quant à la société civile, c.à.d. les partis politiques qui ne sont pas au pouvoir (la véritable définitions de société civile), elle a le devoir de dire les choses telles qu’elles sont mais surtout déclarer la guerre juridique tout azimut contre kezbollah. La résurgence économique et financière du pays passe obligatoirement par la libanisation ou l’éradication de Kezbollah.

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