L’être humain déteste les changements, c’est un fait. Le saut dans l’inconnu le terrifie. Même s’il est dans une situation inconfortable et qu’il souffre, il préfère comme on dit en libanais ” un malheur qu’il connait à un bonheur ou un bien-être qu’il ne connaît pas”.
L’attitude de résistance serait le résultat de processus cognitifs ( raisonnement, traitements des informations) et émotionnels organisant la pensée de telle sorte que la personne devient hermétique à la raison, décide de résister et développe une attitude négative vis-à-vis du changement. Elle veut être heureuse mais sans changer. Equation impossible.
Facteurs négatifs ( liste non exhaustive)
Un premier facteur, élément primaire de résistance, qui bloque le changement est donc la peur de perdre le contrôle sur sa vie, on l’a dit ( à ne pas sous-estimer).
Un deuxième facteur est la “focalisation à court terme” avec une “intolérance pour la période d’ajustement engendrée par le changement” et une ” répugnance à perdre le contrôle ” déjà citée ci-dessus. “L’intolérance à la période d’ajustement renvoie à la difficulté, pour certaines personnes, à gérer des situations de travail ( au sens psychique) à court terme engendrées par le changement “,Kanter.
Le troisième facteur relèverait de la ” rigidité cognitive ” ,au “dogmatique”.” Les individus dogmatiques présentent moins de volonté et de capacité à s’adapter à de nouvelles situations, puisqu’ils sont plus rigides et plus étroits d’esprit ” (Lau & Woodman, 1995).
De nombreuses études suggèrent aussi un lien entre notamment la personnalité résistante et la perception de justice. Cette proposition est d’ailleurs soutenue par Oreg et van Dam (2009) qui suggèrent que les personnes dispositionnellement résistantes pourraient être particulièrement sensibles aux jugements de justice , cad, plus une personne est prédisposée à la résistance au changement, plus elle tend à éprouver un sentiment d’injustice.
Beaucoup de recherches intéressantes dans ce domaine qui nous aident à comprendre et contourner (parfois) ces résistances au changement qui nous semblent incompréhensibles tant au niveau individuel qu’au niveau collectif.
Par exemple, on préfère élire le même voyou / incompétent, qu’on connait déjà sous toutes ses coutures plutôt que de prendre le risque ( ou plutôt de saisir sa chance) de le lâcher pour quelqu’un d’autre.
C’est dire combien il est difficile d’arracher les mauvaises herbes qui envahissent notre cerveau.