Je Kill et Je Hide. Bechara Korban

Peut-on brosser un tableau cohérent de notre situation actuelle, sans tomber dans l’absurde et paradoxalement rester égal à soi-même?
Nous pourrions au préalable confier cette tâche à un peintre figuratif de talent qui saurait maîtriser conceptuellement une telle œuvre, mais sûrement l’absurdité de notre réel serait plus que proéminent: acéré à vrai dire, et qui dépasse de loin l’insane.

Nous parions sur le pair et c’est l’impair qui nous tombe dessus.
Nous avons pourtant un chef qui œuvre, mais faute de talent, n’a réussi qu’à pondre une grenouille faraude qui dès son éclosion ne cesse de s’enivrer de ses propres couacs.

Ce père qui n’a aucune considération pour ses pairs n’a d’égards que pour la vipère, à l’affût dans son cloaque, et qui tel un cornac démoniaque dirige notre caravane vers l’abîme.
Le comble, c’est qu’on vous accuse de félonie vous cette engeance ingrate, de réclamer le meilleur pour le pays, sa souveraineté, sa liberté, sa prospérité, sa joie de vivre, et sa neutralité.
Plutôt, vous devriez glorifier le népotisme, le meurtre, la destruction, le banditisme, l’injustice, les génuflexions devant l’index levé et l’immolation quand il se doit.
Vous les traîtres, ce n’est que par la perversion morale et politique que vous seriez sauvés de votre perfidie: et aux repentis, un sac de riz, une pincée de safran et un bidon de « mazott » pour attiédir le gel qui pétrifie vos rêves.

Cependant, comme si ces circonstances n’étaient pas déjà assez délétères, nous assistons à des querelles de clocher absurdes, des exercices quasi-folkloriques qui noircissent notre quotidien déjà amplement sombre et morose: On s’engueule puis on s’embrasse et durant la mêlée on chauffe la galerie à bloc, qu’importe les dégâts.
Messieurs-dames cessez de piaffer, vous vous trompez de cible:
Mieux vaut dépenser toute cette énergie ardente pour la cause noble, que de la dilapider vainement pour des acquis dérisoires. Car, voyez-vous, le clocher brûle déjà: notre souveraineté n’est pas ignifuge.

📸 Antonio Segui

Leave a Reply

%d