Le Courant du Futur hors combat.L’ultime mauvais calcul de Saad Hariri. Issal Saleh

Nous sommes à un tournant historique et dramatique de la lutte du peuple libanais et de tous ses partis politiques, groupes et personnalités politiques souverainistes, contre la main-mise iranienne sur le pays au travers de sa milice du Hezb@llah et des milices secondaires d’Amal, du PSNS et des « Nationalistes syriens » (Quawmiyine), sous le parapluie aouniste chargé de donner une légalité confessionnelle maronite à la conquête par la violence militaire pure et la violence islamiste chiite iranienne politico-militaire sous couvert de luttes démocratiques et constitutionnelles où la démocratie et la Constitution ont pris le visage du Khomeinisme conquérant ou encore le visage d’assassinats « démocratiques » déguisés en justice aouniste.

Alors que se forment de nombreux fronts de lutte contre la main-mise iranienne sur le pays, alors que naissent le Conseil National libanais pour la levée de l’Occupation iranienne (Président Ahmad Fatfat), puis le front élargi pour la souveraineté regroupant les FL, les Ahrar (Camille Chamoun) ainsi que des politiciens souverainistes (Achraf Rifi…..), et dix-neuf groupes anti-Hezb@llah, ou bien encore le Conseil Mondial de la Révolution du Cèdre (Walid Farès, Regina Kantara…..) ou encore le Conseil unifié de la Résistance ( à l’occupation iranienne), ou bien aussi le Front souverain pour le Liban de Elie Mahfoud….., alors que certains étudient la faisabilité de créer des zones sécuritaires vierges de toute présence milicienne avec le contrôle de l’armée officielle libanaise dans des régions où la Constitution et les libertés démocratiques seraient rétablies, et un aéroport construit aux normes internationales et des ports mis aux normes…ect…., nous voyons avec étonnement que Saad Hariri déclare forfait et décide d’arrêter unilatéralement le combat sans même au moins adhérer pour l’honneur, comme vient de le faire son frère, à la phase nouvelle de la résistance contre l’invasion iranienne.

C’est tellement plus simple de déclarer forfait plutôt que de réaliser le danger d’abandonner le terrain aux amis du Hezb@llah.
N’ayant pu résister, Saad décide de mourir.
Au lieu de faire un appel à la mobilisation générale du Courant du Futur pour enfin se décider à combattre le Hezb@llah dominant, il offre à ce dernier les clefs de la forteresse sunnite, tous en suggérant qu’il ne faut pas voter pour les FL là où le Futur n’existe plus.
Même dans sa décision de retraite, Hariri se trompe.
Saad Hariri a eu tort de choisir la disparition politique en réponse à ses échecs répétés.
Quand on perd, on se relève pour se battre, surtout lorsque son héritage politique est celui du second personnage d’envergure que le Liban ait connu depuis 1982, après l’assassinat par les Assad de Bachir Gemayel.
Bachir Gemayel a vaincu politiquement et est mort pour cela.
Rafic Hariri a failli vaincre politiquement et est aussi mort pour cela.
Saad Hariri a perdu politiquement et s’est suicidé politiquement en réponse à sa défaite.

Saad n’a su ni combattre, ni résister.
Il n’a su ni vaincre ni perdre.
Ce fut une dernière erreur de laisser le champ de bataille aux mains des opportunistes sunnites de la branche des Karamé, des Mikati, et de tous ceux qui croient aujourd’hui que la « gouvernance des sunnites » est offerte sur le marché de l’offre et de la demande.
Saad a désarmé le camp du Futur sans lui laisser la possibilité de poursuivre la guerre politique alors qu’il décidait seul que, sans lui, plus rien ne doit exister.
Après moi le déluge.
Malheureusement ici le déluge s’appelle le Hezb-ollah.
Le chef sunnite Saad s’est trompé sur toute la ligne depuis qu’il a récupéré le flambeau du combat de son père en 2005.

Il aurait dû relancer la guerre d’indépendance du Liban sur de nouvelles bases en faisant une critique de tous les événements et positions qui ont marqué son passage dans les rênes du pouvoir.
Pour cela il aurait pu faire appel à des personnalités sunnites du Courant du Futur nettement plus combatives que lui-même, tels que Fouad Siniora, haï par le Hezb@llah, (ce sont des lettres de noblesse par les temps qui courent, même si certains accusent Siniora d’avoir plongé dans la corruption), ou bien Moustapha Allouche ou encore un ancien du Futur qui n’a pu rester dans ses rangs à cause de son intégrité politique, Ahmad Fatfat.

Saad aurait dû dénoncer tous les méfaits et les pressions sous chantage des Aounistes et du Hezb@llah.
Il aurait dû dévoiler toutes les saletés des coulisses quitte à se porter préjudice en dénonçant des membres de son propre clan qui se sont enrichis alors que son activité politique l’a mené à sa propre ruine financière.

C’est alors qu’il aurait regagné la confiance de ses électeurs.
On pardonne des erreurs reconnues, surtout dans un contexte politique si difficile où l’assassinat, le chantage, les menaces sont monnaie courante et font partie de la conception du « nouveau Liban » caractérisant la milice iranienne et ses protégés aounistes.
On n’accepte jamais les erreurs dénigrées par ceux qui les ont faites.

Saad Hariri aurait dû procéder à une autocritique détaillée et « scientifique » de toutes les compromissions, les concessions désastreuses, les faux-fuyants qui débouchaient sur des impasses successives.
C’est alors qu’il aurait pu redonner vie au Courant du Futur et le préparer à l’immense combat contre l’annexion du Liban par les milices iraniennes, directe tel le Hezb@llah, ou indirecte tel Amal de Nabih Berry.

Que de gaspillage d’énergie politique.
Que de possibilités de lutte perdues en faveur de l’ennemi.

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