Avec plus de 70 députés élus sur 128, y inclus ses vassaux, feu Suliemani avait bien annoncé la victoire de l’Iran aux élections législatives en 2018. Usant de la même logique, Hezb@llah en 2022 avec ses 60 députés sur 128, y inclus ses vassaux, a sans aucun doute été défait le 15 Mai, 2022.
Les chiffres du vote populaire aussi bien que le nombre de députés élus à travers une loi vicieusement hybride, sont clairs. Défendre cette réalité devant les négationnistes serait enfantin et une perte de temps.
Toutefois si le perdant, Hezb@llah et ses vassaux, furent identifiés, les victorieux ne sont toujours pas absolus. Sans aucun doute le parti des Forces Libanaises a avancé avec une croissance de 30% (18/19 au lieu des 14) en nombre de parlementaires additionnels, les Kataeb 33% (4 au lieu des 3), Amal et Hezb@llah sont restés statiques avec un monopole absolu sur la totalité d’un quota Chiite au parlement. Idem pour le PSP qui a préservé ses 9 sieges.
Les changements furent observés (a) chez les Aounistes qui ont régressé d’au moins 25%,(b) les enfants chéris de la Syrie d’Assad (Arslan, Ferzli, Karame, Hardan, Saade et meme le second Marada de Zghorta) furent éradiqués, en partie grâce aux nouvelles figures du Hirak du 17 Octobre 2019 et enfin (c) les Sunnites qui en l’absence de Mustaqbal se sont éclatés en plusieurs particules dont le gros fut partagé entre les souverainistes et les hirakis, laissant une petite parties aux vassaux de Hezb@llah.
Contrairement aux élections législatives des États Unis ou celles du Royaume Unis ou deux grands partis résument les hémicycles respectifs, donnant lieu à d’une part une majorité et de l’autre une minorité, toutes les deux clairement définies, au Liban tout comme en Israël et probablement comme en France aux prochaines élections, notre parlement est formé de plusieurs minorités sans majorité claire. Les coalitions parlementaires sont donc une évidence et une nécessité et non pas un caprice. D’une manière simpliste, si les groupements de parlementaires qui ont affichés durant leurs campagnes respectives un certain antagonisme envers le plan Hezb@llah à différents niveaux, s’unissent au sein d’une coalition parlementaire soudée mais à laquelle manquerait cruellement une participation Chiite, ils seraient capables de choisir le premier ministre ainsi que le gouvernement sans pour autant être capable d’obliger le violeur de la constitution Libanaise, le Président actuel, de signer le décret de la formation du gouvernement.
Les compromis et entendements sont essentiels dans des régimes parlementaires ou le parlement est formé de plusieurs minorités. Que serait-ce quand ses minorités sont aussi sectaires ? le slogan « lan noussawem » ou « pas de compromis » est étrange aux régimes parlementaires. Il est soit naïf soit idiot soit les deux.
Afin que la victoire « provisionnelle » contre Hezb soit confirmée et ne se transforme pas en une victoire dans le vide, ou une victoire ou une victoire à la Pyrrhus, les 68 députés et à leur tête le plus grand groupement de cette majorité toujours « provisionnelle », les FL, devraient faire preuve de maturité et responsabilité politiques et construire le plan suivant
1. Prendre contact immédiatement avec Nabih Berri et arrêter la bêtise généralisée.
2. Se mettre d’accord avec Berri sur les points suivants :
(a) Une premier ministre femme experte dans les affaires économiques et financières (Raya el Hassan ou Sara el Yafi) qui serait très bien perçue par le monde extérieur.
(b) Se mettre d’accord sur un gouvernement d’experts hauts calibres (à l’image de Camille Abou Sleiman, Saleh el Machnouk, Asaad Nakad etc…).
(c) Se mettre d’accord sur un Président de la République comparable à la personnalité de Elias Sarkis.
(d) Se mettre d’accord sur un calendrier quant à la continuation de l’application de l’accord de Taef (déconfessionnalisation et décentralisation).
(e) Arrêter le Don Quichotisme quant à l’élection de Berri ou pas à la Présidence du Parlement.
Un accord national avec Berri est possible aujourd’hui et c’est le seul moyen qui nous permettrait de clamer victoire et pourrait mettre le pays sur les bons rails du recouvrement.